Le GIEC publie son cinquième rapport sur les changements climatiques

31 mars 2014

Drapeau l'ONU, domaine public, via Wikimedia Commons

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies a publié son cinquième Rapport d’évaluation sur les changements climatiques. Les données et les tendances observées par le GIEC sont de plus en plus inquiétantes. Voici un court résumé des conclusions du rapport :

Ce qu’on a pu observer jusqu’à aujourd’hui:

Atmosphère

Chacune des trois dernières décennies ont, successivement, présenté des températures de surface plus chaudes que toutes les décennies antérieures depuis 1850. Dans l’hémisphère nord, 1983–2012 était probablement la période de 30 ans la plus chaude des 1400 dernières années.

Océan

Le réchauffement des océans domine l’augmentation d’énergie stockée au sein du système climatique, comptant pour plus de 90% de l’énergie accumulée entre 1971 et 2010. Il est pratiquement certain que la couche océanique supérieure (0−700 m) s’est réchauffée entre 1971 et 2010, et elle s’est probablement aussi réchauffée entre 1870 et 1971.

Les pôles

Au cours des deux dernières décennies, les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique ont perdu de leur masse. Les glaciers ont continué à diminuer en volume presque partout dans le monde. La surface couverte par la glace dans l’océan arctique et par la neige printanière dans l’hémisphère nord est de plus en plus restreinte.

Niveau des mers

Le taux d’élévation des mers n’a pas cessé d’augmenter depuis la moitié du 19e siècle. Aujourd’hui ce taux est largement supérieur à la moyenne des 2000 dernières années. Au cours de la période allant de 1901 à 2010, le niveau moyen des mers a augmenté de 0,19 m.

Carbone

Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, de méthane et d’autres oxydes nitreux ont augmenté à un niveau bien supérieur à celui des 800 000 dernières années. Les concentrations en dioxyde de carbone ont augmenté de 40% depuis l’ère préindustrielle, principalement en raison des émissions produites par des combustibles fossiles, mais également en raison d’émissions dues à des modifications dans l’aménagement des terres. L’océan a absorbé près de 30% des émissions anthropiques de dioxyde de carbone, entraînant ainsi leur acidification.

Ce à quoi on peut s’attendre au cours du prochain siècle :

Température atmosphérique

La variation de la température globale pour la fin du 21e siècle va probablement excéder +1,5°C par rapport à 1850-1900. Pour tous les scénarios envisagés sauf un, la température continuera d’augmenter au-delà de 2100. Le réchauffement continuera de démontrer une variabilité interannuelle à décennale et ne sera pas uniforme à travers toutes les régions.

Cycle de l’eau

Les changements globaux dans le cycle de l’eau en réaction aux températures plus élevées ne seront pas uniformes. Le contraste en termes de précipitations entre les régions humides et les régions arides, ainsi qu’entre les saisons pluvieuses et les saisons sèches, continuera de s’accentuer, bien qu’il puisse exister des exceptions régionales.

Océan

L’océan global continuera de se réchauffer au cours du 21e siècle. La chaleur sera graduellement transmise de la surface jusqu’à l’océan profond, ce qui pourrait causer des changements dans les courants marins.

Les pôles

Il est très probable que la couche de glace de l’océan arctique continuera de rétrécir et que la surface couverte par la neige printanière dans l’hémisphère nord diminuera au cours du 21e siècle, en même temps que les températures moyennes de surface augmentent. Le volume des glaciers devrait également diminuer.

Niveau des mers

Le niveau global des mers continuera d’augmenter au cours du 21e siècle. Pour tous les scénarios envisagés, le taux d’augmentation du niveau des mers dépasse celui qui a été observé entre 1970 à 2010 en raison du réchauffement des océans et la perte de masse des glaciers et des calottes polaires.

Carbone

Le changement climatique affectera les processus du cycle du carbone d’une manière qui exacerbera l’augmentation du CO2 présent dans l’atmosphère. Une absorption accrue du CO2 par les océans entraînera une acidification des océans.

Irréversibilité

Les émissions accumulées de CO2 déterminent en grande partie les températures de surface moyennes qui prévaudront vers la fin du 21e siècle et au-delà. La plupart des aspects des changements climatiques persisteront pendant plusieurs siècles, même si les émissions en CO2 sont arrêtées. Nous faisons donc face à des changements climatiques substantiels créés par les émissions passées, présentes et futures de CO2.